Les métastases osseuses représentent l’une des complications les plus fréquentes des cancers avancés. Elles fragilisent la structure du squelette et augmentent considérablement le risque de fractures pathologiques, c’est-à-dire des fractures survenant dans un os affaibli par une tumeur et non par un traumatisme majeur. Ces fractures sont douloureuses et ont un impact majeur sur la qualité de vie, la mobilité, l’autonomie et la stratégie thérapeutique globale du patient.

1. Métastases osseuses : un phénomène fréquent dans les cancers avancés

Les métastases osseuses se produisent lorsque des cellules tumorales quittent leur site d’origine et colonisent l’os. Les cancers les plus susceptibles d’en être responsables sont :

  • le cancer du sein,
  • le cancer de la prostate,
  • le cancer du poumon,
  • le cancer du rein,
  • le cancer de la thyroïde.

Le squelette est l’un des sites métastatiques les plus fréquents. Les os les plus touchés sont la colonne vertébrale, le bassin, les côtes, le fémur et l’humérus. Les métastases peuvent être ostéolytiques (destruction osseuse) ou ostéocondensantes (formation d’un os dense mais anormalement structuré) — dans les deux cas, la résistance mécanique s’en trouve réduite.

2. Qu’est-ce qu’une fracture pathologique due aux métastases ?

Une fracture pathologique survient dans un os affaibli et peut se produire lors d’un traumatisme mineur, ou parfois sans traumatisme apparent. Des gestes quotidiens — se lever, porter un sac léger, tousser — peuvent suffire. Les sites fréquents sont :

  • le fémur proximal (hanche),
  • l’humérus,
  • les vertèbres,
  • le bassin.

Ces fractures nécessitent souvent une prise en charge multidisciplinaire qui associe oncologues, radiologues, chirurgiens orthopédistes et spécialistes de la douleur.

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3. Signes d’alerte et symptômes à surveiller

Plusieurs signes peuvent précéder la fracture :

  • Douleur osseuse persistante — progressive, souvent nocturne et résistante aux antalgiques simples.
  • Diminution de la mobilité — boiterie, difficulté à supporter le poids.
  • Gonflement ou déformation — moins fréquent, mais présent si la lésion est avancée.
  • Signes neurologiques (en cas d’atteinte vertébrale) — engourdissements, faiblesse, signe d’alerte pour une compression médullaire.
Urgence médicale : tout signe de compression médullaire (faiblesse progressive, perte de contrôle sphinctérien) nécessite une évaluation immédiate.

4. Diagnostic

Le diagnostic combine examen clinique et imagerie. Les examens de référence comprennent :

  • Radiographie — examen initial pour visualiser la lésion.
  • Scanner (CT-scan) — évaluation fine de l’architecture osseuse.
  • IRM — utile pour les tissus mous et la moelle osseuse.
  • Scintigraphie ou PET-scan — pour rechercher d’autres localisations métastatiques.

L’évaluation peut inclure le score de Mirels, qui quantifie le risque de fracture selon la douleur, la localisation, le type de lésion et l’étendue, et guide la décision d’un geste prophylactique.

5. Traitements

La prise en charge est individualisée selon la localisation, le type de fracture, le pronostic oncologique et l’état général.

Chirurgie orthopédique

Souvent nécessaire pour stabiliser le fémur, l’humérus ou la pelvi­s. Techniques : clous, plaques, vis, prothèses, et parfois cimentage osseux. La chirurgie vise à réduire la douleur, restaurer la fonction et permettre la reprise d’un traitement oncologique si nécessaire.

Radiothérapie

La radiothérapie est efficace pour le soulagement de la douleur et le contrôle local de la tumeur ; elle peut précéder ou suivre la chirurgie.

Thérapies systémiques

Hormonothérapie, chimiothérapie, thérapies ciblées ou immunothérapie traitent la maladie de fond et peuvent réduire la progression osseuse.

Médicaments anti-résorption

Bisphosphonates ou dénosumab sont souvent prescrits pour réduire la résorption osseuse et diminuer le risque d’événements osseux associés (fractures, douleurs).

Prise en charge de la douleur

Antalgiques, opioïdes, infiltrations et radiothérapie antalgique sont utilisés selon l’intensité et la durée de la douleur.

6. Prévention

La prévention repose sur :

  • surveillance régulière de l’état osseux (imagerie et clinique),
  • traitements systémiques adaptés pour contrôler la maladie,
  • radiothérapie ciblée des lésions fragilisantes,
  • médicaments protecteurs (bisphosphonates, dénosumab),
  • rééducation et renforcement musculaire pour réduire le risque de chute,
  • correction des carences (vitamine D, calcium) sur avis médical.

7. Impact sur la qualité de vie et accompagnement

Les fractures pathologiques altèrent fortement l’autonomie et le bien‑être. Une approche globale (kinésithérapie, soutien psychologique, gestion de la douleur et coordination pluridisciplinaire) est indispensable pour préserver la meilleure qualité de vie possible.

Les fractures pathologiques liées aux métastases osseuses constituent une complication grave mais souvent prévisible. Une surveillance attentive, des traitements préventifs et une prise en charge multidisciplinaire permettent de réduire l’incidence des fractures, d’améliorer la mobilité et de diminuer la douleur. La priorité reste d’anticiper et d’intervenir tôt pour préserver la qualité de vie.

Remarque : ce contenu est à visée informative et ne remplace pas un avis médical personnalisé. Pour toute question clinique, contactez votre équipe médicale.